November 24 2004
Force est de constater les énormes menaces qui pèsent aujourd'hui
sur l'avenir de la vie sur notre planète. Au train (d'enfer !) où va le
délabrement de la Terre depuis quelques décennies - déforestations,
désertification, stérilisations des terres, réchauffement de la planète,
épuisement des ressources naturelles, empoisonnement des nappes phréatiques,
taux effarant d'extinction des espèces vivantes, paupérisation accrue d'une
large fraction de l'humanité -, personne ne peut dire si notre planète sera
encore habitable à la fin de ce siècle et dans quelles conditions vivront nos
petits-enfants en 2050.
Tous les clignotants sont au
rouge vif.
Tout va se jouer dans les décennies qui viennent, et dépend de décisions à
prendre de toute urgence. Nous sommes engagés dans une gigantesque
expérimentation sur l'état de la vie de notre planète, qui risque de réduire à
néant le merveilleux résultat de plusieurs milliards d'années d'évolution
cosmique. Nous en observons déjà de nombreux effets désastreux, et nous
surveillons avec anxiété et même angoisse ceux qui vont suivre. C'est que,
contrairement aux scientifiques expérimentateurs, qui peuvent se débarrasser de
leurs éprouvettes quand elles s'enflamment, nous sommes, nous, dans
l'éprouvette avec nos enfants et nos petits-enfants.
Cette situation fait porter sur nos futurs députés et nos futurs gouvernements
les plus lourdes responsabilités. Jamais les élus des générations précédentes
n'eurent à en assumer de telles.
Pour les élections à venir, les citoyens de France doivent trouver dans les
programmes que les candidats vont leur proposer des avancées à la mesure de
cette situation dramatique.
Les pistes sont nombreuses :
- Il faut accomplir un effort massif de développement des énergies
renouvelables, avec de grands investissements de l'Etat. Aujourd'hui en France,
le développement des énergies renouvelables est dix fois plus faible que celui
du développement de l'énergie nucléaire, dont on connaît les risques et les
limitations. Il faut aussi décider un accroissement énorme de l'aide (réelle...)
aux pays pauvres pour diminuer l'écart toujours croissant entre les plus démunis
et les plus nantis (nous...), source toujours
croissante d'insécurité et de terrorisme.
- Il faut promouvoir la réalisation des projets environnementaux, tels que
Natura 2000, visant à créer une quantité accrue de zones protégées.
- Il faut favoriser l'excellent travail des mouvements de protection de
l'environnement tels que France Nature Environnement et ses associations
membres, la Fondation Nicolas Hulot et bien d'autres.
- Il faut développer l'agriculture bio, plus respectueuse du sol, de la santé
publique, et dont les fondements sont transposables partout.
- Il faut encourager une diminution considérable, au niveau des familles, des
dépenses en énergie, avec la poursuite accélérée du développement des voitures à
basse consommation d'essence, du ferroutage et des transports en communs.
- Il faut promouvoir, au niveau des écoles élémentaires, un enseignement qui
incorpore une connaissance de la nature, de l'écologie et du respect du vivant
dans sa diversité, puisque le sort de l'humanité est intimement lié à
celui des autres espèces.
- Il faut encourager une recherche scientifique dirigée vers les problèmes
écologiques, avec des moyens accrus et une indépendance garantie.
Bref, il est urgent de mettre au cour de nos préoccupations, en France et
partout, l'avènement d'une politique permettant la durabilité des conditions de
vie sur la Terre. Il faut viser à promouvoir une évolution des sociétés
humaines qui les rendent totalement conscientes de leurs responsabilités
planétaires.
Hubert Reeves est astrophysicien, président de la Ligue pour la préservation
de la faune sauvage.
November 10 2004
Mais où sont passés les votes démocrates de Floride ?
Comment 29 comtés de Floride à majorité démocrate ont-ils pu voter soudainement pour le président Bush ? Pourquoi a-t-on fermé au public le bâtiment où se déroulait le décompte dans le comté de Warren, dans l'Ohio ? Une semaine après l'élection présidentielle, les témoignages d'anomalies s'accumulent aux Etats-Unis.
Jusqu'ici, les récits apparaissaient surtout comme le fait de militants de gauche n'ayant pas réussi à admettre la défaite de John Kerry. Mais trois parlementaires démocrates ont versé leurs pièces au dossier en réclamant une enquête officielle sur "l'efficacité des machines à voter et des nouvelles technologies" employées pendant les élections 2004.
Dans leur lettre au General Accounting Office (GAO), l'organe d'évaluation parlementaire, les trois membres de la Chambre des représentants, John Conyers, Jerrold Nadler et Robert Wexler, citent plusieurs cas "troublants". A Columbus, dans l'Ohio, une machine électronique a donné 3 893 voix à M. Bush, alors qu'il n'y avait que 800 votants. Dans plusieurs bureaux de Floride ou de l'Ohio, des électeurs qui voulaient voter pour John Kerry ont vu systématiquement le vote se porter sur son adversaire. Dans le comté de Broward, une machine s'est mise à retrancher les votes plutôt que les additionner.
Le cas le plus sérieux concerne les comtés de Floride qui sont passés massivement dans le camp républicain. Les votes y étaient uniquement électroniques, sans trace papier. Selon les chiffres officiels, une chute notable des votes démocrates a été notée dans une trentaine de districts. Le comté de Baker, où 69 % des électeurs sont inscrits comme démocrates, a voté à 77 % pour le président Bush. Le comté de Calhoun, à 82 % démocrate, a voté républicain à 62 %... M. Bush a remporté l'Etat avec 381 000 voix d'avance. "Mais les irrégularités sont suffisamment nombreuses pour justifier une enquête, a expliqué John Conyers lundi sur MSNBC. Nous n'appelons pas à une nouvelle élection. Notre candidat a reconnu sa défaite. Mais il s'agit de rassurer les Américains sur le fait que leurs votes sont appréhendés correctement."
Corine Lesnes
November 1 2004
Août 20 2004
Lacoste, Lubéron, France
Août Un, 2004
Nouvel an lagomorphique
Campus rabbits, watch out...'ve been training